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Writer's pictureDr. Nicola Sykes

Définition de l’Aménorrhée Hypothalamique / Absence de Règles



L'aménorrhée hypothalamique (AH) – aussi appelée aménorrhée hypophysaire ou hypogonadisme hypogonadotrope – est une des nombreuses raisons de la perte des règles chez une personne avec un utérus. Ce trouble du cycle hormonal, une composante du Déficit Energétique Relatif dans le Sport (RED-S, autrefois triade de l’athlète féminine) influence négativement les signaux envoyés par l’hypothalamus, le centre de contrôle des hormones situé dans le cerveau. Lorsque ces signaux sont réduits ou inexistants, l’ovulation se met en veille, aucun ovule n’est libéré et les règles disparaissent. Nos tests identifient cinq facteurs déterminants dans l’apparition de l’AH :

Heureusement, l’aménorrhée hypothalamique est réversible dans de nombreux cas.


Habitudes Alimentaires

Une tendance à restreindre les calories ou groupes alimentaires est commune chez les personnes atteintes d’aménorrhée hypothalamique. Notre enquête, menée auprès de plus de 300 femmes atteintes d’AH, révèle que leur apport calorique moyen était de 1481 calories par jour, un niveau qui est généralement recommandé pour un enfant ou pour engendrer une perte de poids.


Exercice Physique

De nombreuses personnes atteintes d’AH – mais pas toutes – ont un niveau d’activité physique qui peut être qualifié d’excessif. Le graphique de droite démontre le montant d’activité physique en jours de la semaine et heures par jour. Une personne qui fait de l’exercice deux heures par jour, sept jours par semaine a une forte probabilité de développer une aménorrhée hypothalamique. Mais de nombreuses personnes ayant perdu leur cycle font beaucoup moins d’exercice physique.



L’intensité de l’activité physique est également à considérer, et est souvent plus élevée chez les personnes atteintes d’AH, en comparaison avec des personnes dont le cycle hormonal est normal.



Perte de Poids

On pense souvent que seules les personnes en sous-poids sévère cessent d’avoir leurs règles. Cela est vrai pour 33 % des femmes de notre échantillon. Mais cela signifie que les deux tiers restants ne le sont pas. 7.5 % des répondantes présentaient un IMC de plus de 22. Et dans notre travail depuis la publication du livre original, nous savons que cela est vrai pour un pourcentage encore plus élevé de personnes.



Le commun dénominateur entre la plupart de ces femmes était une récente perte de poids : 82% des femmes interrogées atteintes d’AH avaient perdu 4.5 kg ou plus avant de développer une aménorrhée hypothalamique. Au-delà du poids, le cœur du problème en AH est donc bien un déficit d’énergie. (Chaque ligne ci-dessous représente 10% des 272 femmes qui ont fourni des données)


Stress

Le stress chronique peut engendrer un dysfonctionnement hormonal provoquant l’arrêt complet des fonctions de l’hypothalamus. Quand ce stress est associé aux autres facteurs ci-dessus, le cycle hormonal est mis en veille et les règles cessent. Il est important de noter que souvent, les personnes souffrant d’une AH reconnaissent ressentir un niveau de stress constant et élevé dû, entre autres, à des habitudes alimentaires restrictives et un niveau d’activité physique trop intense.


Facteurs génétiques

Chez les femmes atteintes d’aménorrhée hypothalamique, les protéines responsables de la régulation du cycle menstruel présentent des mutations. Ceci suggère une potentielle sensibilité génétique à la perte des règles.


L’aménorrhée hypothalamique est généralement causée par une combinaison de certains de ces cinq facteurs. Une fois établis, ces facteurs peuvent être abordés grâce à une prise de conscience et des changements d’habitudes, afin de venir à bout des signaux entrainant la mise en veille de l’hypothalamus, et de recouvrer les règles.


les références

Causes de l'aménorrhée:
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Génétiques :
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